Poèmes

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Ma joie de vivre

Ô ma joie, mon désir, ô mon appui,
Mon compagnon, ma provision, ô mon but,
Tu es l'esprit du cœur, Tu es mon espoir,
Tu es mon confident, mon désir de Toi est mon viatique.
Sans Toi, ô ma vie, ô ma confiance,
Je ne serais jamais lancée dans l'immensité du pays.
Combien de grâce s'est montrée,
Combien de dons et de faveurs Tu as pour moi!
Désormais ton amour est mon but et mon délice
Et la splendeur de l'œil de mon cœur assoiffé.
Tant que je vivrai, je ne m'éloignerai pas de Toi.
Tu es le seul maître de l'obscurité de mon cœur.
Si Tu trouves plaisir en moi,
Alors, ô désir du cœur, ma joie débordera!




Tu es mon repos

Mon repos, ô frères, est dans ma solitude,
Mon Aimé est toujours en ma présence.

Rien ne peut remplacer l'amour que j'ai pour Lui,
Mon amour est mon supplice parmi les créatures.

Partout où j'ai contemplé sa beauté,
Il a été mon mihrab et ma qibla.

Si je meurs de cet amour ardent et s'Il n'est satisfait,
Oh, cette peine aura été mon malheur en ce monde!

Ô médecin du cœur Toi qui est tout mon désir,
Unis-moi à Toi d'un lien qui guérisse mon âme.
Ô ma joie, ô ma vie pour toujours!
En toi mon origine, en Toi mon ivresse.

J'ai abandonné entièrement les créatures dans l'espoir
Que Tu me lies à Toi. Car tel est mon ultime désir.


Pourquoi je t'adore

Ils t’adorent tous par crainte de ton enfer
Ils voient tous
 Que le salut est le meilleur dû
Je n'ai rien à dire au sujet de l'enfer et du Paradis
Moi, je n'accepterai rien
En échange de Celui que j'ai aimé


J'implore Ta pitié

Oh! Aie pitié des amoureux!
Leurs cœurs sont égarés dans les dédales de l’amour
Le jour de la résurrection de leur amour est arrivé
Leurs âmes à jamais sont comblées de faveurs,
En vue du paradis d’une perpétuelle union
Ou de l’enfer de l’éloignement incessant des cœurs.


La joie de l'amour
Ma coupe, mon vin, mon hôte, sont trois,
Et moi qui vais quêtant l'amour : la quatrième !
Celui qui verse le vin remplit sans cesse
La coupe de la joie et de la grâce.
Quand je me regarde, je ne me vois que pour Lui,
Quand je suis présence, je ne me vois qu'avec Lui.
O ! Mon censeur !J'aime Sa beauté !
Par Dieu, mes oreilles n'écoutent pas Ton blâme.
Combien de nuits ai-je passées avec mes passions et mes peines,
Laissant couler de mes yeux des ruisseaux de larmes !
Aucune de mes larmes n'est remontée.
Et mon union avec Lui n'a pas duré.

Mon œil blessé ne dormira plus jamais.




Comment je t'aime

De deux amours je T'aime
L'un tout entier d'amour
Et l'autre parce que Tu es digne d'être aimé
Le premier, c'est le souci de me souvenir de Toi,
De me dépouiller de ce qui est autre que Toi
Le second, c'est l'enlèvement de tes voiles
Afin que je Te voie.
Que je ne sois ni pour l'un ni pour l'autre louée


Mais louanges à Toi pour l'un et pour l'autre



Ah si t'adoucis

Ah si Tu t’adoucis, même si l’existence s’endurcit !
Si Tu m’agrée, même si les gens me disqualifient !
Ah s’il se consolide, ce qui nous unit !
Même si se délabre ce qui, à tous les humains, me lie !
Si Ton amitié pour moi est sincère,
Toute autre chose me sera alors dérision et chimère.

Tout ce qui est sur terre n’étant, en réalité, que poussière.



Entre l'amant et le bien aimé


Entre l'amant et le bien aimé il n'y a pas de distance
ni de parole que par la force du désir
ni de description que par le goût
Qui a goûté a connu
Et qui a décrit ne s'est pas décrit
En vérité comment peux tu décrire quelque chose
Quand  en sa présence, tu es anéanti?
En son existence, tu es dissout?
En son contermplation, tu es défait?
En sa pureté, tu es ivre?



Mon Dieu les yeux de tes serviteurs se sont enfermés

Mon dieu les yeux de tes serviteurs
 se sont enfermés
et les étoiles scintillent
 au firmament.
Les rois ont fermé leurs portes,
mais celles de Ta Miséricordes sont toujours ouvertes.
Chaque amant s'est retiré 
avec son aimée,
 et moi, me voici,
 je demeure entre tes mains!



Mon cœur t'appartient!

Ô! Aimé de mon cœur, je n'ai que Toi
Aie pitié aujourd'hui d'un pécheur qui vient à Toi.
Ô! Mon espoir, mon repos.
 O! Ma joie,
Le cœur ne veut aimer d'autre que toi.



Mon Dieu la nuit s'en est allée...

Mon Dieu la nuit s'en est allée et le jour resplendit.
Je voudrais savoir si Tu as accepté ma nuit, auquel cas je serai pleine de joie. 
Ou si tu l'as rejetée, alors je saurais me résigner à Ta volonté.
Par Ta gloire, tel sera mon perpétuel souci, aussi longtemps que tu me feras vivre et me soutiendras.

Par Ta gloire, si Tu me chassait de Ta porte, je ne me l'éloignerais pas, car dans mon cœur Ton Amour s'est installé.


Me voici venue à Toi

Mon Dieu, maintenant que tout est devenu calme et 
que dans la quiétude de la nuit,
 chaque amant se retire avec son bien aimé,
 me voici venue à Toi.
Je demeure entre Tes mains.
Ô! Bien aimé, permets que ma solitude 
avec Toi, cette nuit, 

serve à me sauver de l'enfer de l'au-delà!




Car Tu es Dieu, le Très Haut, le Tout Puissant

Mon Maître, c’est par Toi que se rapprochent, dans leur intimité, ceux qui veulent se rapprocher de Toi
C’est à Ta Majesté que les poissons ont adressé leurs louanges dans les profondes mers
C’est pour la Magnificence de Ta Sainteté que les vagues déferlantes se sont abattues
C’est devant Toi que se prosternent l’obscurité de la nuit et la lumière du jour
Ainsi que l’orbite circulaire
Et l’océan profond
Et la lune étincelante
Et les étoiles florissantes
Tu as tout assigné à sa juste mesure
Car Tu es Dieu, le Très Haut, le Tout Puissant.



1 commentaire:

  1. Lire et relire ces magnifiques poèmes n'arrêtent pas de rendre notre envie grandissante de revenir encore et encore pour les relire une énième sans jamais en être rassasiée...Le bonheur de lire rabia-al-adawiyya- n'a pas de début ni de fin, il s'impose à nous comme l'air qu'on respire...Allahou Akbar !!

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